dimanche 2 décembre 2012

Tout savoir sur le codex Maya et la fin du cycle...

ndredi 30 novembre 2012530/11/Nov/201223:17

Codex maya : pour tout savoir sur la fin du monde
L’événement est programmé de longue date. Le 21 décembre 2012, les calendriers mayas annoncent la fin d’un cycle – celui du baktun 13. Était-ce vraiment, pour ces astronomes d’exception, la date de la fin du monde ? Éric Taladoire, auteur d’une splendide édition des trois principaux calendriers mayas (« Les trois codex mayas », éditions Balland), aide à franchir ce cap. Du moins, l’espère-t-on…


Qu’est-ce que le calendrier maya prévoit réellement à la date du 21 décembre 2012 ?
C’est un calendrier fondé sur la notion de cycles successifs et récurrents. Le treizième baktun, cycle qui correspond à exactement 144 000 jours, soit environ 400 ans, va se terminer le 21 ou le 22 décembre, et en ouvrir un autre. C’est bel et bien la fin d’une période, mais nous ignorons si les Mayas associaient les fins de cycle à des catastrophes. Nous n’avons de cela que des indices insuffisants.
Que s’est-il passé la fois précédente ?
La fin du baktun 12 semble avoir donné lieu à un grand nombre de célébrations. D’ailleurs, la fin d’un cycle est courante puisque les cycles sont emboîtés : la fin de chaque katun (7200 jours) est célébrée par des rituels. De plus, si les jours sont comptés en calendrier solaire, il y a aussi un calendrier lunaire et un calendrier de Vénus… Au Guatemala et au Chiapas, ces calendriers sont d’ailleurs toujours utilisés. La vie quotidienne est régie par notre calendrier, et la vie rituelle par les calendriers mayas.
D’où provient ce décompte calendaire ?

© Balland© BallandC’est le Codex de Dresde qui a permis de le déchiffrer. Les deux autres, celui de Paris et de Madrid, sont chronologiquement organisés selon les mêmes principes : il s’agit essentiellement d’almanachs et des calculs de temps à vocation divinatoire qui supposent qu’en enregistrant le temps passé, on peut comprendre et prévoir les événements du futur – le tout étant relié à tous les événements de la vie quotidienne. Les semailles dépendent des prévisions de la saison des pluies ; la chasse, très représentée, dépend de dieux et de périodes favorables. Dans le codex de Madrid, les scribes mayas ont abondamment représenté la chasse au cerf ou encore l’élevage des abeilles. Notre collègue allemand Nicolas Grube en a proposé de nouvelles interprétations, mais comme tout n’est pas traduisible, notamment du fait que certaines pages manquent, on peut aussi contempler ces documents comme les images d’un livre d’art.

Intégrale de l'émission Au coeur de l'Histoire, diffusée sur Europe 1 le 30 octobre 2012. Avec Eric Taladoire, mayaniste, Bernard Bourdeix, réalisateur et Jean-Noël Lafargue, maître de conférence associé à l'Université Paris VIII.



On a une vision très romantique du savoir des Mayas. Était-il si remarquable ?

Les Mayas, comme presque tous les peuples de Méso-Amérique, avaient une connaissance extraordinairement précise de l’écoulement du temps et des phénomènes célestes, qu’ils inscrivaient dans une pensée rituelle et religieuse. Leurs calculs astronomiques dépassaient largement les connaissances de l’Ancien Monde. Ils ont pu ainsi établir des tables d’éclipses qui retracent des phénomènes qui n’étaient pas visibles depuis le monde maya… Leurs connaissances mathématiques étaient aussi extrêmement développées, d’où une admirable habileté pratique, notamment en architecture. De la même manière, en pharmacie et en médecine, leur connaissance du corps humain était, pour des raisons religieuses, largement supérieures à celles de l’Europe du Moyen Âge, où l’Eglise interdisait la dissection aux médecins. Quant à leur calendrier, il était fondé sur une année solaire de 365 jours – donc a priori moins précis que celui que nous utilisons aujourd’hui – car ils n’utilisaient pas les fractions. Mais ils étaient conscients du décalage et avaient mis au point un système de correction : certains monuments précisent qu’il faut ajouter un jour à telle date pour éviter toute erreur. En somme, ils pratiquaient à leur manière l’année bissextile
.
Peut-on espérer percer à l’avenir d’autres secrets mayas

Nous avons déjà une base de connaissances solide, mais songez que le nombre de sites répertoriés dépasse plusieurs milliers, alors que ceux que l’on a étudiés ne sont que quelques centaines… De la même manière, la proportion de codex analysés dans le détail n’est que de dix pour cent. Et il arrive régulièrement que l’on retrouve des codex dans les bibliothèques, voire dans des villages au Mexique ou en Espagne. On en a aussi beaucoup retrouvés en fouilles. Ils sont très abîmés et impossibles, pour l’instant, à déplier. On les conserve dans l’attente d’une technologie qui permette de les ouvrir sans les détruire… Mais nous ne savons pas dans combien d’années !

Maxime Rovere -

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